Évitement expérientiel et anxiété : un piège contre-productif… 😬
Vous fuyez ce qui vous stresse ? 🏃♂️💨
En général, c’est commun. L’évitement expérientiel, c’est ce réflexe de contourner ce qui génère un malaise : #émotions intenses 😣, pensées inconfortables 🤯 ou encore souvenirs douloureux… 😢
Le problème, c’est qu’en évitant, on renforce l’anxiété. Alors à court terme, on respire un peu 😮💨, mais à long terme, on s’essouffle. Les études sont claires :
« L’évitement émotionnel est associé à une intensification des symptômes anxieux et dépressifs » (Kashdan et al., 2006). 📚
Donc plus on évite, plus le #cerveau 🧠 interprète la situation comme étant dangereuse ⚠️.
Un cercle vicieux s’installe, où les comportements d’évitement (procrastination, distraction, etc.) entretiennent l’angoisse plutôt que de l’apaiser. 🔄
Et cela concerne de nombreux troubles : phobie sociale, PTSD, #TDAH, TOC… Une méta-analyse (Chawla & Ostafin, 2007) montre que l’acceptation émotionnelle diminue significativement les troubles anxieux. ✅
Accompagner les personnes à identifier leurs mécanismes d’évitement peut ouvrir la voie à une prise en charge plus efficace. C’est un levier puissant en thérapie d’acceptation et d’engagement (#ACT), très utilisé aujourd’hui en France. 🇫🇷
Texte de Fabrice Pastor,
Infographie réalisée par @Igor Thiriez
Pascal GAUTIER,
psychologue ACT,
Près de Dinan (22) et à distance
« Le jour où votre mère meurt, vous souffrez. Si quelqu’un vient vous voir pour exprimer sa tristesse et vous offrir son amitié, son soutien et une main chaleureuse, cela vous réconforte.
C’est le monde des vagues. Il se caractérise par la naissance et la mort, les hauts et les bas, l’être et le non être. La vague à un début et une fin.
Ce n’est pas le cas de l’eau.
Dans le monde de l’eau, il n’y a ni naissance, ni mort, ni être ni non être, ni début ni fin. Quand nous touchons l’eau, nous touchons la réalité dans sa dimension ultime et nous nous libérons de tous ces concepts. »
Thich Nhat Hanh (1994), La plénitude de l’instant, vivre en pleine conscience.
La citation de Thich Nhat Hanh illustre en partie de façon poétique une distinction centrale de la thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT) : celle entre le soi contenu et le soi contextuel.
Dans cette perspective, les vagues représentent nos expériences immédiates – pensées, émotions, souvenirs, douleurs ou joies – qui apparaissent et disparaissent au fil du temps. C’est ce que l’ACT appelle le « soi comme contenu », c’est-à-dire l’ensemble des histoires que nous nous racontons sur nous-mêmes et sur notre vie, et qui peuvent parfois nous submerger ou nous enfermer.
En revanche, l’eau symbolise le « soi comme contexte », cette part de nous qui observe, accueille et contient toutes ces vagues sans jamais être réduite à aucune d’elles. L’eau ne disparaît pas lorsque la vague retombe ; elle reste présente, inchangée, quelle que soit la forme ou l’intensité des vagues qui la traversent. Dans la pratique de l’ACT, apprendre à se connecter à ce « soi contextuel », c’est découvrir en soi un espace d’accueil et de stabilité, qui permet de traverser les tempêtes émotionnelles sans s’y perdre complètement.
En simplifiant, disons que l’ACT nous invite notamment à reconnaître que nous ne sommes pas uniquementnos pensées ou nos émotions, mais aussi la conscience qui peut les observer. Cela ouvre la possibilité de vivre avec plus de liberté et de souplesse, en n’étant plus prisonnier de nos vagues intérieures, mais en apprenant à naviguer sur l’océan de notre expérience humaine.
Thich Nhat Hanh souligne toutefois dans ce texte une dimension spirituelle qui dépasse l’expérience individuelle. Cela est clarifié dans le chapitre d’où est issu ce court extrait.
Découvrez la puissance de « Nommer l’Esprit » : Une technique de thérapie ACT pour une meilleure gestion de vos pensées
Aujourd’hui, nous vous présentons une technique issue de la thérapie ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement), développée par Steven HAYES : « Nommer l’Esprit ». Cette approche ludique et efficace vous aidera à mieux gérer vos pensées et à améliorer votre flexibilité psychologique.
Qu’est-ce que « Nommer l’Esprit » ?
« Nommer l’Esprit » est une forme de défusion cognitive qui consiste à personnifier vos pensées en leur donnant un nom.
L’objectif est de créer une distance entre vous et vos pensées, afin de les observer de manière plus objective.
Cette technique vous permet de reconnaître que votre esprit produit constamment des pensées, mais que ces pensées ne sont pas nécessairement des vérités absolues ou des ordres à suivre.
Comment fonctionne cette technique ?
Pour pratiquer « Nommer l’Esprit », il vous suffit de personnifier votre esprit en lui donnant un nom, souvent humoristique ou légèrement irrévérencieux.
Par exemple, vous pourriez l’appeler « Radio Rumination » ou « Monsieur Catastrophe ». Vous pouvez aussi, comme le fait Steven HAYES, lui donner un prénom. En nommant ainsi votre esprit, vous pourrez plus facilement observer vos pensées sans vous y identifier complètement.
Au lieu de vous laisser emporter par le flux de vos pensées négatives, vous pourrez vous dire :
« Ah, voilà Radio Rumination qui recommence ! »
Cette technique vous aide à développer le « Soi observateur« , une composante clé de l’ACT, et à voir vos pensées comme de simples événements mentaux plutôt que comme des faits.
Les étapes pour mettre en pratique « Nommer l’Esprit »
1. Choisissez un nom pour votre esprit, par exemple « le Critique » ou « le Juge ».
2. Lorsque vous remarquez des pensées négatives ou anxiogènes, dites-vous, par exemple : « Ah, c’est le Critique qui parle encore », ou simplement « Merci esprit ! »
3. Cette pratique vous aide à réaliser que vous n’êtes pas vos pensées, mais plutôt l’observateur de celles-ci.
4. Avec le temps, vous apprendrez à ne pas prendre ces pensées aussi au sérieux et à les voir comme de simples productions mentales.
Pourquoi est-il important de donner un nom à l’esprit ?
Donner un nom à l’esprit est important pour plusieurs raisons :
1. Créer une distance : En nommant l’esprit, vous créez une séparation entre vous et vos pensées, ce qui vous permet de voir les pensées comme des événements mentaux plutôt que des faits absolus.
2. Favoriser la défusion cognitive : Cette technique aide à se « défusionner » de ses pensées, c’est-à-dire à ne pas s’y identifier complètement. Ainsi, vous pouvez observer vos pensées sans être emporté par elles.
3. Développer le « Soi observateur »: Nommer l’esprit renforce votre capacité à observer vos propres processus mentaux de manière détachée, une compétence clé en ACT.
4. Réduire l’impact émotionnel : En donnant un nom souvent humoristique à l’esprit, vous pouvez réduire la charge émotionnelle associée aux pensées négatives.
5. Augmenter la flexibilité psychologique :
Cette technique permet de prendre du recul par rapport à vos pensées, favorisant ainsi une plus grande adaptabilité face aux situations difficiles.
6. Faciliter la prise de conscience :
Nommer l’esprit vous aide à reconnaître plus facilement les schémas de pensée récurrents et potentiellement problématiques.
En conclusion,
« Nommer l’Esprit » est une technique simple et efficace pour améliorer votre bien-être psychologique. En pratiquant régulièrement cette approche, vous développerez votre capacité à observer vos pensées avec plus de recul et de flexibilité, et à ne plus vous laisser submerger par les pensées négatives.
Alors, n’hésitez plus et donnez un nom à votre esprit dès aujourd’hui !
Dans la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), la prédominance du passé et du futur est un concept central. Cela à trait aux ruminations au sujet d’expériences passées (regret, se refaire le « film », etc.), ruminations anxieuses pour notre devenir. Ces rumination nous empêchent d’être connecté au moment présent, de profiter simplement à ce qui est, avec des conséquences sur notre estime de nous-mêmes, notre capacité envers nos relations, sans parler des difficultés d’apprentissages (par manque d’attention, concentration), de fatigue accrue…
Une métaphore pour mieux comprendre :
Imaginez que vous êtes sur un bateau naviguant sur un fleuve. Ce fleuve représente le cours naturel de votre vie, avec son passé derrière vous, son présent actuel et son futur devant vous.
Le passé est comme le courant du fleuve derrière vous. Vous ne pouvez pas changer sa direction ou sa force, mais vous pouvez choisir comment vous réagissez à ce courant. Parfois, le fleuve peut être agité avec des rapides et des obstacles, représentant les défis et les souffrances que vous avez rencontrés dans votre passé. L’ACT vous invite à accepter la réalité de ce courant, à reconnaître les difficultés passées sans essayer de les changer, mais simplement en les laissant être ce qu’elles sont.
Le futur, quant à lui, est comme le cours du fleuve devant vous. Vous ne pouvez pas voir très loin en raison des méandres et des virages du fleuve, représentant l’incertitude et les possibilités de l’avenir. L’ACT vous encourage à regarder vers l’avant avec curiosité et ouverture plutôt qu’avec crainte ou anticipation anxieuse. Plutôt que de fixer votre regard sur un point précis à l’horizon, l’ACT vous invite à vous concentrer sur le processus de navigation lui-même, en choisissant les actions qui vous rapprochent de ce qui est important pour vous, peu importe les virages que le fleuve pourrait prendre.
Enfin, vous êtes debout sur le pont du bateau, dans le présent, le seul endroit où vous avez un contrôle direct. Vous pouvez sentir le vent sur votre visage, entendre le clapotis de l’eau contre la coque du bateau, et ressentir la stabilité sous vos pieds. C’est dans ce moment présent que vous pouvez exercer votre liberté de choix, en naviguant avec intention et en restant connecté à vos valeurs et à ce qui est vraiment important pour vous.
En résumé, la métaphore du fleuve dans la thérapie ACT illustre l’importance d’accepter le passé, de regarder vers l’avenir avec curiosité et ouverture, et de rester pleinement engagé dans le moment présent.
La Prédominance du Passé et du Futur Conceptualisés en Thérapie ACT
La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) nous invite à explorer la manière dont nous interagissons avec notre passé et notre futur. Plutôt que de chercher à changer ou à effacer nos expériences passées, ou de nous perdre dans des projections futures, l’ACT nous encourage à adopter une perspective différente.
Passé : Acceptation et Perspective
Dans l’ACT, le passé est considéré comme quelque chose d’inévitable. Nous ne pouvons pas le changer, mais nous pouvons choisir comment nous y réagissons. Plutôt que de lutter contre nos souvenirs douloureux ou nos regrets, l’ACT nous apprend à les accepter pleinement avec sérénité. Cela ne signifie pas que nous devons être d’accord avec tout ce qui s’est passé, mais plutôt que nous apprenons à faire la paix avec notre histoire personnelle. En acceptant nos expériences passées, nous pouvons nous libérer de leur emprise sur notre vie présente.
Futur : Vision et Engagement
D’autre part, l’ACT nous encourage à examiner comment nous envisageons l’avenir. Plutôt que de nous perdre dans des scénarios catastrophiques ou des fantasmes irréalistes, nous sommes invités à nous engager dans des actions alignées avec nos valeurs. L’accent est mis sur la création d’un avenir fondé sur ce qui est vraiment important pour nous, plutôt que sur la peur de l’inconnu ou sur les attentes extérieures. En nous engageant activement et progressivement dans des actions qui reflètent nos valeurs, nous pouvons créer une vie plus riche et plus significative.
L’Importance du Présent : Vivre en Pleine Conscience
Finalement, l’ACT nous ramène régulièrement à l’instant présent. C’est dans le moment présent que nous avons le pouvoir de choisir nos actions et nos réactions. En pratiquant la pleine présence, nous pouvons développer une conscience plus profonde de nos pensées et de nos émotions, ce qui nous permet de faire des choix plus conscients et alignés avec nos valeurs.
En résumé, la prédominance du passé et du futur en thérapie ACT nous invite à accepter pleinement notre histoire personnelle tout en nous engageant activement dans la création d’un avenir aligné sur nos valeurs. En vivant pleinement dans le moment présent, nous pouvons y trouver la liberté d’être véritablement nous-mêmes.
François Bourgognon, psychiatre, auteur et spécialiste de la thérapie d’acceptation et d’engagement, Acceptation and Commitment Therapy (ACT) en anglais.
Le livre de Stephen Hayes préfacé par François : Un esprit libéré
Mots clé de ce livre :
Le docteur Steven C. Hayes nous présente la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) dont il est l’un des fondateurs.
ACT (Thérapie de l’Acceptation et de l’engagement) est aujourd’hui la thérapie la plus préconisé et reconnu scientifiquement.
Au lieu de fuir ce qui nous fait peur, nous gêne et nous fait mal, l’ACT nous apprend à y faire face d’une manière structurée et sécure.
Et à cette dimension d’acceptation, ACT joint l’exploration de ce qui nous anime, de nos valeurs, pour nous engager dans ce qui compte vraiment. Steven C. Hayes, le fondateur de cette thérapie, revient ici sur la manière dont il a construit son approche à partir de ses propres angoisses et explorations scientifiques. Un livre fondateur.
Angoisses, insomnies, cœur qui cogne… Autant de formes d’anxiété qui n’ont plus de secret pour le Dr Frédéric Fanget, lui qui les côtoie chaque jour dans son cabinet. Fort de son expérience et de son expertise, il a décidé de désamorcer ce sujet à travers une BD en décortiquant ses mécanismes et en proposant de nombreuses solutions.
Un épisode riche et passionnant…
Anne Ghesquière reçoit dans Métamorphose le Dr Frédéric Fanget
Qui est Frederic Fanget ?
Le Dr Frederic Fanget est médecin psychiatre et psychothérapeute, enseignant à l’université de Lyon-I et auteur de nombreux best-sellers.
Il est l’auteur de la BD : Le Club des anxieux qui se soignent publié aux Éditions Les Arènes.
Thèmes abordés (extrait des questions) :
Comment définit-on l’anxiété et d’où vient-elle ?
Stress, anxiété, angoisse : comment clairement savoir à quoi on a à faire, comment les différencier ?
Peut-on guérir de l’anxiété ?
Vous abordez 3 types d’anxiété, pouvez-vous nous les décrire ?
Pourquoi est-il important de laisser vivre notre angoisse au lieu de l’éviter à tout prix ? Comment faire ?
Comment choisir la bonne thérapie pour l’anxiété ?
Quid des TCC ?
Quelques citations du podcast avec le Dr Frederic Fanget :
« Avec l’habitude, en répétant les mêmes actions, on arrive à beaucoup mieux gérer son anxiété. »
« Il ne faut pas lutter contre nos pensées négatives quand on est anxieux, il faut apprendre à vivre avec. »
« Le bon souci c’est celui qui débouche sur une action. »
Steven HAYES, à l’origine de la thérapie d’Acceptation et d’Engagement – ACT – nous confie, en février 2016, ses expériences de troubles paniques et les promesses qu’il s’est faites.
Steven HAYES, l’initiateur de l’approche ACT que nous privilégions, est professeur agrégé de psychologie, auteur, en 2022, de 45 livres et 625 articles scientifiques. Ses recherches concernent les processus psychologiques
En 1992, il a été classé par l’Institute for Scientific Information comme le 30e psychologue au « plus grand impact » au monde.
.
La flexibilité psychologique : comment l’amour fait de la douleur une raison d’être | Steven Hayes
Vous pouvez activer les sous-titres (et modifier la vitesse) via les paramètres accessibles par le symbole de l’engrenage…
3 stratégies pour reconnaître et rediriger les comportements d’auto-sabotage.
Traduction libre et partielle (avec quelques indications supplémentaires) de l’article original de Steven C. Hayes Ph.D., co-fondateur de la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement – ACT – que nous proposons. Publié le 4 avril 2022| sur https://www.psychologytoday.com/us/blog/get-out-your-mind/202204/how-stop-sabotaging-yourself
POINTS CLÉS
Nous nous sabotons souvent pour changer notre façon de penser et de ressentir.
C’est normal et naturel, mais cela peut créer des problèmes lorsque cela devient une habitude.
Vous pouvez utiliser un processus simple en trois étapes pour arrêter l’auto-sabotage sur le moment.
L’Organisation Mondiale de la Santé a un protocole d’auto-assistance avec plus d’outils et de techniques
Pourquoi fustigeons-nous notre partenaire alors que nous voulons être gentils et attentionnés ? Pourquoi nous isolons-nous, alors que nous nous sentons déjà seuls et que nous avons soif de connexion ? Pourquoi buvons-nous de l’alcool, fumons-nous du tabac et cédons-nous à d’autres vices alors que cela nuit à notre santé ? Et pourquoi savons-nous toutes ces choses, et pourtant continuons-nous à les faire quand même ?
La réalité est que nous nous dressons souvent sur notre propre chemin, sabotant nos efforts pour créer une vie meilleure. (…)
Mais nous ne faisons pas ces choses parce que nous sommes mauvais ou parce que nous « ne pouvons rien faire de bien ». Au lieu de cela, nous le faisons pour une raison plus banale : nous voulons changer notre façon de penser et de ressentir. Même modestement. Même si ce n’est que pour un instant. Afin de nous sentir mieux, nous renonçons souvent à nos autres plans et intentions, nous privilégions le court terme au long terme. (…)
Malgré ce que l’on peut penser, ce n’est pas une faute de caractère. Nous le faisons tous sous une forme ou une autre, surtout lorsque nous ne nous sentons pas bien. C’est normal et naturel. Certaines personnes peuvent échapper au sentiment de ne pas être à la hauteur en passant des heures sur les réseaux sociaux. Et d’autres personnes peuvent être aux prises avec une expérience traumatisante et chercher un soulagement grâce à des aliments réconfortants. Les façons dont nous essayons de contrôler nos pensées et nos sentiments difficiles sont multiples.
Malheureusement, choisir des remèdes à court terme plutôt que des intentions à long terme a des conséquences. Et plus nous choisissons souvent cette voie, plus les conséquences deviennent marquées. (…)
Si vous regardez attentivement, vous trouverez probablement des moyens par lesquels vous essayez de contrôler inutilement vos pensées et vos sentiments [ou de les éviter]. Vous pouvez le faire en vous distrayant ou en évitant certaines personnes, certains lieux et certaines situations. Vous pouvez le faire en essayant de vous en sortir par la pensée ; vous disputer avec vous-même ou n’autoriser que des pensées «positives». Ou vous pouvez le faire à travers un large éventail de «plaisirs coupables».
Mais quelle que soit la stratégie que vous choisissez, tôt ou tard, les pensées et les sentiments difficiles reviennent, souvent plus forts qu’avant. Ainsi, au lieu de les repousser, nous devons utiliser une approche différente. Cette nouvelle approche peut sembler contre-intuitive et nécessite plus de pratique. Mais cela met également fin à la lutte et vous permet de faire plus de ce qui compte pour vous.
Étape 1 : Repérage
La première étape consiste à remarquer vos pensées et vos sentiments difficiles. Nous les ignorons souvent quand nous devenons accros à nos expériences et ne réalisons qu’après coup que nous avons recouru à nos anciennes habitudes. La première étape pour briser ce cycle consiste à remarquer quand cela se produit, comme cela se produit.
Étape 2 : Nommer
La deuxième étape consiste à nommer votre expérience. [Cette étape d’auto-validation est essentielle. Elle peut se faire à voix haute ou mentalement, une ou plus volontiers plusieurs fois successives : l’émotion reconnue tend à moins… insister].
« Il y a de l’ anxiété . » « J’ai une sensation d’oppression dans l’estomac. » « Il y a l’inquiétude que rien de ce que je fais n’ait d’importance. »
Le simple fait de nommer votre expérience [la valide et] crée une distance. Cela vous donne une perspective différente.
Vous pouvez même essayer d’ajouter « Je remarque… » [ou « Je vois que… »] au début de la phrase. Par exemple : « Je remarque que je suis anxieux. » « Je remarque qu’il y a une tension. »
[Il est intéressant d’ajouter des étapes d’auto-compassion : « Je vois que je suis (émotion). Je comprends que je sois (émotion). Et c’est OK de ressentir cela ! » « Je comprends… C’est OK… » dans le sens que c’est ce que ressent les êtres humains, contrairement aux robots.]
Étape 3 : Recentrer
La troisième étape consiste à vous recentrer sur ce qui compte pour vous. Même si vous ressentez des pensées et des sentiments inconfortables, il y a toujours des choses qui vous tiennent à cœur. Il est maintenant temps de les mettre en valeur. Même s’il y a des pensées et des sentiments durs, vous pouvez choisir d’agir sur ce qui compte en vous recentrant sur les choses qui vous tiennent à cœur.
Chaque fois que vous remarquez que des pensées et des sentiments difficiles vous ont accroché, vous pouvez suivre ces trois étapes. Et comme toute compétence, chaque fois que vous pratiquez, vous vous améliorez. Ces étapes ont été essayées et testées et se sont avérées efficaces pour faire face à de nombreux types de crises personnelles, grandes et petites.
Si vous voulez en savoir plus sur l’efficacité de cette technique, ainsi que sur d’autres outils et techniques pour faire face au stress de toute nature, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié un merveilleux protocole d’auto-assistance qui a été testé avec des réfugiés de guerre. Je parcoure une version miniature de ce qu’elle contient dans cette série en cinq parties (c’est la partie 2 sur 5). Je le fais en partie parce que la guerre actuelle en Ukraine nous met tous au défi, en particulier ceux qui sont dans la ligne de mire.
Si « notifier, nommer, recentrer » est utile même pour les réfugiés de guerre, cela peut être utile à ceux d’entre nous qui attendent, prient et aident à distance.
Vous pouvez accéder au programme de l’OMS en cliquant ici . Notez que le livre et les cassettes sont disponibles gratuitement sur ce site en anglais, ukrainien, russe et dans de nombreuses autres langues. Portez-vous bien et envisagez de partager cette ressource avec d’autres personnes dans le besoin.
C’est une question à laquelle nous sommes tous confrontés, plusieurs fois dans notre vie.
C’est – sauf exception – une réponse sociale en termes d’activité qui est attendue.
Comme si cela nous définissait…
Ne pas confondre fonction et être
Petite proposition pour les personnes curieuses, en lien avec des travaux en psychologie sociale : répondez 20 fois de suite (différemment à chaque fois et brièvement) à la question « Qui suis-je ?” (1) .
Les résultats suivent une progression intéressante, qui part d’une présentation publique (fonctions ou travail, statut social, marital, etc.), pour progresser généralement vers des éléments plus intimes…
Le soi comme contenu
Sans entrer dans une réflexion philosophique, mon propos est surtout ici de souligner une source de problèmes :
Laconfusion entre nos histoires (nom, sexe, origines, métier, relations, statut marital, expériences, rôles, etc.) et qui nous sommes réellement.
En Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT) que je privilégie, c’est l’un des six processus centraux, source de souffrance (2) : l’attachement au soi conceptualisé, ou « soi comme contenu » (Patty Bach), c’est à dire à une manière de nous décrire. Jonathan Lehmann utilise les termes simples et intéressants de «Moi histoire».
Si nous commençons à croire cette histoire qui nous traverse, à croire que nous sommes cette histoire et surtout si nous y attachons de l’importance, alors nous risquons un jour ou l’autre d’être confrontés à des problèmes.
Si nous nous attachons à ces rôles, ces statuts actuels ou bien de notre passé, nous glisserons alors vers la souffrance au moindre écueil les remettant en question, ou les modifiant (séparation, perte d’emploi ou de revenus, retraite, dégradation physique, etc.).
Le personnage : ce que nous présentons
Sans doute beaucoup d’entre vous connaissent l’étymologie du mot personnage utilisé depuis le XIIIè siècle. Il me semble intéressant d’y faire un court détour.
Ce mot est en effet formé à partir du latin Persona qui désigne le masque de l’acteur : ce qui est présenté, visible.
Il va ensuite désigner un rôle dans une pièce de théâtre ; pour finalement signifier « caractère ».
Le rôle de l’acteur n’est pas l’acteur.
Ne pas confondre la fonction et l’Être.
Comment faire ?
Depuis le début de votre lecture, peut-être avez-vous trouvé quelques pistes.
L’une d’elles consiste justement à ne pas s’attacher (ou à s’attacher le moins possible) à cette histoire, j’ai envie d’écrire, à notre passé.
La thérapie d’ACT vise ainsi – parmi 6 axes thérapeutiques – à développer une meilleure conscience de soi, de cette part de nous qui reste commune, quoi que nous vivions et traversions.
Le Soi comme contexte
Nos pensées changent continuellement. Nos sentiments varient. Nos statuts, notre corps se modifient…
Pourtant, il y a ce « je » invariant derrière toutes nos expériences. L’essence de notre Être.
Je ne parle pas toutefois de cette partie de nous qui pense, qui a des croyances, des souvenirs, des fantasmes (le soi penseur, voire ce « Moi jacasseur », pour reprendre les termes de J. Donnars). Il s’agit d’un aspect beaucoup moins familier et plus difficile d’accès, source de libération.
En thérapie d’ACT on le désigne par les termes de Soi comme contexte (en opposition au soi comme contenu). Il s’agit de cette part qui peut observer nos expériences psychiques et émotionnelles, ce Soi qui reste le même, que nous soyons enfant ou très âgé. Il peut être rapproché de la notion du «Moi Présent» de Jonathan Lehmann, même si ce dernier correspond davantage à un autre axe essentiel en Thérapie d’Acceptation et d’Engagement…
Comme beaucoup de psychothérapeutes, je privilégie pour plus de clarté les termes de Soi Observateur.
Concrètement, cela passera par la pratique, l’entraînement. Il s’agit d’apprendre à faire ce pas de côté, à prendre du recul en observant dans l’instant ce qui nous traverse : d’abord nos sensations, ensuite nos pensées puis nos émotions difficiles.
Il s’agit de développer, progressivement, à l’aide d’exercices spécifiques, le point de vue de l’observateur.
Cet article a été écrit suite à une séance de psychothérapie le 28 mai dernier* au sujet de la confusion entre fonctions et personne : je remercie mon patient qui se reconnaîtra pour cela. [*en 2020]
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou la personne utilisant le service.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.