Estime de soi
Le philosophe Eckart Tolle donne une clé pour l’estime de soi : elle consiste à être à l’aise avec l’état de non-connaissance, de ne pas savoir.
Il prône une forme d’état de conscience sans pensée conceptuelle, c’est-à-dire, sans comparaison ni jugement, de soi, du monde, des autres, autant d’éléments source de souffrance.
Cet état de conscience me semble plus une visée, une orientation, qu’un accomplissement tant cela me semble impossible de manière constante !
Il s’agit toutefois d’un état qui peut s’accroître, par un entraînement de l’esprit, par une présence attentive à ce que nous expérimentons, en commençant par des petites choses au quotidien, en ralentissant notre rapport au monde et aux autres, à nous-mêmes, en développant plus de lucidité harmonieuse.
D’autres fois de manière plus formelle, en nous arrêtant dans une forme de méditation, c’est-à-dire, dans une présence ouverte et bienveillante à ce qui se présente, que ce soit désagréable ou confortable, tant au niveau de nos sensations, de nos émotions et de nos pensées.
Cette pleine présence, dans une assise silencieuse, reste à mes yeux une forme d’exercices spirituels essentiels, une hygiène psychologique et l’une des clés de libération : se libérer pas à pas du dictat de nos pensées et croyances délétères.
Ce faisant, nous développons cette conscience de ne pas être ces phénomènes qui nous traversent (puisque qu’une part plus vaste en nous, forme de Soi observateur, peut les remarquer).
Nous ne sommes ni les histoires qui nous traversent, ni les histoires que nous traversons !
Cette confusion entre les étiquettes sociales, professionnelles, familiales, relationnelles, et l’être que nous sommes profondément, est une autre source de souffrance, la source principale de la mauvaise estime de soi.¹
Nous sommes bien plus que toutes ces étiquettes, que toutes ces histoires, même si elles nous influencent et restent importantes, puisque nous restons des « animaux sociaux », ou plus précisément « des animaux politiques », au sens souligné par Aristote…
¹ Voir aussi l’article Le Soi ou le personnage
Émotion : la tristesse
Schémas mentaux de la dépression (infographie)
Loi d’attraction ?
Je ne partage pas tous les propos et la pensée magique de la « Loi de l’attraction » et les prends davantage comme des métaphores puissantes pour s’adresser à notre inconscient individuel et collectif (C.G. JUNG). Et ce c’est pas rien !
Si nous souhaitons que des choses changent, il nous faut changer des choses autrement dit, devenir acteurs ou davantage acteurs de notre vie.
Mais l’un des inconvénients de la pensée magique est ce qui est désigné en psychologie par les processus d’attribution, notamment celui d’externalisation ou LOC externe (J. Rotter, 1966, voir par ex https://www.cairn.info/revue-humanisme-et-entreprise-2013-2-page-57.htm ) :
si ce qui m’arrive et mes comportements sont déterminés par des éléments ou personnes extérieurs (dont le Karma mal interprété, ou autre explications), alors, à l’extrême, mes actions sont inutiles, et l’on voit alors le danger !
Nous savons par ailleurs, qu’au début d’une psychothérapie, les personnes soulignent souvent des causes externes à leurs comportements. La thérapie contribue à plus « d’internalisation » pour un changement durable. Je rapproche volontiers cela à un mouvement vers l’individuation chère à C.G JUNG.
Ainsi, si je crois aux « Forces de l’esprit », pour faire référence à un célèbre ouvrage de Marie de HENNEZEL, si j’entraîne depuis plusieurs décennies mon esprit (dynamique mentale, sophrologie, mindfulness…), il reste évidemment essentiel d’agir !
Et pour se référer à la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement – ACT – ce qui nous détermine, ce ne sont pas nos pensées mais bien nos actions :
L’essentiel reste l’action engagée vers nos valeurs, malgré les pensées, émotions ou sensations, c’est-à-dire nos obstacles intérieurs.
Entraînons ainsi notre esprit à dépasser la prégnance des histoires qui nous traversent, des histoires que nous traversons, pour nous relier à cette source en nous.
Source évoquée par Deepak CHOPRA et nombreux autres, source ou force que nous désignons « Soi contextuel » en ACT, qu’Alfonso CAYCEDO, le fondateur de la sophrologie, souligne dans sa Relaxation Dynamique du 6e degré comme étant « la force d’intégration de la Conscience elle-même »
La « loi de l’attraction » est ainsi pour moi avant tout une attitude d’ouverture à de nouveaux possibles.
En changeant mon regard je peux voir de nouveaux chemins, accepter les mains tendues, tendre mes mains à d’autres personnes, avancer du mieux possible en cohérence avec ce qui est essentiel pour moi, tout en acceptant mon humanité, c’est-à-dire mes doutes ou difficultés 😉
Parades contre crises d’angoisse (infographie)
S’il est important de développer des compétences psychologiques pour accepter avec davantage de recul les émotions, sensation et pensées douloureuses, ceci par exemple avec des techniques d’entraînement de l’esprit spécifiques développées en thérapie ACT, il peut être utile, en situation d’urgence, d’avoir des alternatives :

Jouer du piano contre la dépression
Les participants ont appris des œuvres classiques, de Bach à Verdi
C’est une étude qui donne des arguments aux musicothérapeutes. Les chercheurs de l’université de Bath ont publié des résultats édifiants le 22 novembre dernier, repris par nos confrères britanniques de Classic fm. Ils voulaient évaluer « l’impact d’un apprentissage musical court sur les capacités cognitives ».
Les chercheurs ont donc constitué 3 groupes de 31 adultes : pendant 11 semaines et à raison d’une heure hebdomadaire, le premier groupe a pris des leçons de piano, le deuxième a écouté de la musique et le troisième groupe a passé cette heure à lire ou étudier. Le groupe 1 a appris des œuvres classiques, comme l’Aria in F de Bach ou La Donna è mobile de Verdi. Et au bout des 11 semaines, les chercheurs ont constaté que la santé mentale – évaluée par le Depression anxiety stress scale (DASS-21) – de ce groupe s’était nettement améliorée par rapport aux autres participants.
Ainsi, la pratique du piano, et de la musique en général, pourrait aider les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété chronique, suggèrent les chercheurs
Source : le
Les dimensions d’un deuil (C. Fauré)
Le public interroge le psychiatre Christophe Fauré sur les notions de deuil. Produit par Stéphane Allix et Sébastien Lilli
Perdre un proche… nous sommes toutes et tous appelés à vivre ce moment. Le deuil correspond à un processus dont il est important de connaître les clefs afin de traverser cette souffrance du mieux possible.
Le cœur du travail du Dr Christophe Fauré se fonde sur la conviction que chacun d’entre nous porte en lui d’insoupçonnables ressources pour se libérer de l’étau de la peine et parvenir à l’apaisement.
Comment vivre le deuil ?
Peut-on s’y préparer ?
Comment décrypter les expériences attendues ou extraordinaires qui y sont associées ?
Réflexions ou ruminations ?
La différence entre Ruminations et Réflexions
Émotions et apprentissages
Le rôle des émotions dans les apprentissages
Interview de Vincent Delourmel, mnémoniste, en «one shot», 24 octobre 2022
Citations :
- Courbe de Yerkes & Dodson (1908)
- Courbe de l’éveil, Hebb (1972)
- Le flux (flow), M. Csíkszentmihályi (1975)
- Résignation apprise, M. Seligman (1975)
- Zone Proximale de Développement – ZPD – Lev Vygotski (1997)
- Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC)
- Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT)