Hypersensibilité : une forme de génie (Fabrice Midal)

Vous vous êtes toujours senti différent ? Gêné dans les fêtes où l’on devrait s’amuser, mal à l’aise en réunion de boulot, avec une pensée qui part dans tous les sens ? Trop émotif, trop curieux, trop empathique, trop affectif ? Incapable de jouer le jeu social bien longtemps, écorché vif, jusqu’à vous sentir souvent un ovni ? Fabrice Midal aussi.

Philosophe et fondateur de « L’Ecole de Méditation », l’auteur de « Foutez-vous la paix » publie « Suis-je hypersensible ? Enquête sur un pouvoir méconnu » (éd.Flammarion/versilio), un livre aussi bienveillant que pragmatique qui pourrait radicalement vous changer la vie (et celle de vos proches). Voici pourquoi en quatre points.

1-PARCE QUE FABRICE MIDAL PART DE SA PROPRE EXPÉRIENCE

« Je rêvais d’être calme, j’étais dans l’hyper, dans l’excès, dans le trop », confesse d’emblée celui qui « ne savait pas quoi faire avec l’intensité qui le traversait. » Il a passé son enfance à sur-réagir à tout, au volume de la télévision comme au froid et au chaud, à la foule comme aux blagues… La vie de cet hyper-émotif était « une succession de montagnes russes ». Des hauts très hauts, des bas très bas. Parfois c’était insupportable (il se trouvait inadapté, idiot, parano), parfois c’était exaltant (tant il vibrait avec le monde). Longtemps il a multiplié les efforts pour se couler dans le moule, essayer de prendre plus de distance, mettre sa sensibilité en sourdine… Jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il était hypersensible. Mettre un nom sur ce qu’il appelle désormais « une chance, un cadeau de la vie » a été une révolution intime, qu’il entend partager ici avec la grande famille des hypersensibles, mais aussi des proches qui ne comprennent pas toujours certaines réactions ou manière de vivre.

2-PARCE QU’ON COMPREND AVEC LUI CE QU’IL SE PASSE POUR NOUS

Le philosophe nous propose une véritable enquête, à la rencontre de spécialistes et d’hypersensibles, de pédagogues et d’enseignants, de scientifiques. À force de consulter des études, de relire des philosophes et des écrivains, il a compris qu’il y a sans doute autant de formes d’hyper-sensibilité que d’individus hypersensibles. Et puis il nous éclaire sur le fondement physiologique de cette différence : dans le cerveau de Fabrice Midal comme dans celui de tout hypersensible, « tout se passe comme s’il n’y avait pas de séparation entre l’hémisphère gauche de la raison et l’hémisphère droit de l’émotion ». Les informations reçues arrivent sans filtre. Les signaux sensuels (bruits, odeurs, froid, chaud) se mêlent aux signaux émotionnels et aux signaux plus cérébraux. D’où parfois la sensation d’être noyé sous un brouhaha et, pour s’en remettre, le besoin de solitude ou de silence.

3-PARCE QU’IL MONTRE COMMENT CETTE HYPERSENSIBILITÉ EST UN DON

Lui-même a mis du temps à s’en convaincre. Comment cette malédiction contre laquelle il a tant lutté pouvait-elle être un vrai cadeau de la vie ? Avec moults exemples, Fabrice Midal nous montre comment les hypersensibles ont une intelligence très singulière, pas toujours parfaitement logique selon les critères cartésiens, mais surtout remarquablement intuitive, parfois jusqu’à la fulgurance. On comprend aussi que c’est aussi une aide formidable pour faire face à la complexité de l’époque actuelle : « L’hypersensibilité se manifeste par une très profonde humanité qui est la meilleure manière d’assumer les contradictions de l’existence ». Plus que les autres, qui filtrent les informations de l’extérieur sous le prisme de la raison, les hypersensibles, dont les antennes sont complétement déployées, se révèlent beaucoup plus intensément en rapport au réel. Au fil de ses exemples, il nous rappelle que c’est le don des artistes, des poètes, et de tous ceux qui ont des connections avec un monde plus vaste. C’est aussi le signe d’une délicatesse, d’une grande attention aux autres, bref, une forme de génie.

4-PARCE QU’IL NOUS DÉVOILE AUSSI LES CLÉS POUR L’APPRIVOISER

Il le faut parce que sinon, tous les hypersensibles le savent, ils courent à la catastrophe ! La vie peut devenir invivable. Le danger ? S’épuiser dans le rejet vain de sa sensibilité, de se créer un faux self, une carapace pour essayer de correspondre enfin à ce que l’on croit que les autres attendent de nous… Et d’exploser en vol sous ce carcan inhumain dans lequel on se sera nous-même enfermés. La première étape, nous apprend le philosophe, est d’accepter pleinement cette singularité sans chercher en vain à l’étouffer. La seconde, est de chercher à comprendre son propre mode d’emploi pour pouvoir l’intégrer dans sa vie. Il s’agit, prévient-il « d’un travail d’accueil profond et exigeant. » Lui par exemple ? « J’ai appris à établir la distinction entre ce que je ressens et la manière dont il convient d’agir à partir de ce que j’ai la chance de ressentir. J’ai établi un équilibre entre mes « antennes » surdéveloppées et mes « filtres » atrophiés. » Au fil de son enquête profondément éclairante, il nous livre quelques antidotes précieux, comme le passage à l’action, et explique en quoi le recours au silence, à la nature et à la beauté sous toutes ses formes sont des baumes puissants pour tout les écorchés. Où l’on comprend qu’un hypersensible est avant tout un hyper-vivant, qui ne se contente pas de peu mais aspire sans fin « au Whaou !, au sublime, au vrai , au juste. »

Par Dorothée Werner, Dorothée Werner
https://www.elle.fr/Love-Sexe/News/Hypersensibilite-Fabrice-Midal-nous-explique-pourquoi-c-est-une-forme-de-genie-3897978

Bientôt des bactéries pour lutter contre la dépression ?

bactéries

Des chercheurs viennent de montrer chez la souris que l’absence d’un certain type de bactéries dans les intestins était associée à l’état dépressif.

Ca fait une quinzaine d’années maintenant qu’on sait que l’intestin et le cerveau ont des connexions très étroites ! C’est un domaine d’étude évidemment passionnant pour les chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm, et du CNRS qui avaient déjà publié au mois de mars une étude sur le lien entre la dépression et le déséquilibre du microbiote. Ils avaient montré qu’un microbiote appauvri peut conduire à un déficit de fabrication de la sérotonine, qui conditionne notre joie de vivre.

Il s’agit des lactobaccilus ; et quand on en manque, on ne fabrique plus assez d’endocannabinoïdes qui régulent notre humeur et notre bien-être.
Une souris à qui on transfère un microbiote appauvri de ces bactéries devient dépressive : elle perd le goût de manger, de jouer, de survivre…
Elle se noie si on la met dans l’eau, quand celle qui est en forme se met à nager par exemple.

Bonne nouvelle, si on redonne les bonnes bactéries à la souris, elle retrouve son entrain.

Ce qui ouvre évidemment une piste incroyable en terme de traitement de la dépression !


Source : Entretien avec Pierre-Marie Lledo, responsable de l’unité Perception et mémoire à l’Institut Pasteur et co-auteur de l’étude, par Véronique Julia,  journaliste pour France Inter.

Etude : Chevalier, G., Siopi, E., Guenin-Macé, L. et al. Effect of gut microbiota on depressive-like behaviors in mice is mediated by the endocannabinoid system. Nat Commun 11,6363 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-020-19931-2

Marche Afghane

«La marche afghane est une technique de marche basée sur le principe de la coordination de la respiration au rythme des pas.

Elle est née dans les années 1980 à partir des observations effectuées par le français Édouard G. Stiegler, auprès des caravaniers afghans, capables d’effectuer des marches de plus de 60 km par jour pendant des dizaines de jours.

Elle s’appuie sur le principe de synchronisation de la respiration avec les pas effectués tout en tenant compte de la déclivité du terrain : plus le terrain est pentu, plus les pas seront réduits.

Le rythme par contre, reste fonction de chacun. Il faut essayer pour trouver son propre rythme.

Le principe est donc l’harmonie, le système de balancier : on doit avoir le même nombre de pas à l’expiration et à l’inspiration, et chaque apnée doit être équivalente à la précédente.

Par exemple, on aura :

– 3 pas pendant l’inspiration,

– 1 pas les poumons pleins,

– 3 pas pendant l’expiration,

– 1 pas les poumons vides ;

et on reprend. En montée, la technique est un peu différente : on compte autant de pas à l’inspiration qu’à l’expiration et on adapte le rythme en fonction de la difficulté. Plus la pente est raide, plus le rythme est court : on inspire et on expire sur 4 pas ou 3 puis 2 au fur et à mesure que la pente s’accentue ; sans retenir sa respiration».(1)

Excellent exercice, la marche rapide est recommandée pour maintenir une bonne santé physique et psychique.

La marche afghane permet, du fait d’être attentif au pas et à la respiration, d’être davantage centré sur l’expérience présente et contribue à apaiser les troubles anxieux.

Illustration de Laelia Gautier​​
https://www.instagram.com/les_petits_bonhommes/

(1) Texte extrait de https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Marche_afghane

Se connecter

Se connecter à soi pour mieux se connecter aux autres

La méditation formelle et informelle, le fait de développer des compétences de pleine attention (mindfulness), est une discipline quotidienne pour moi.

Elle contribue à être plus juste avec moi-même, avec mes proches et les personnes que j’accompagne.

La méditation, c’est prendre soin de soi et des autres, c’est un acte de partage.

Le pouvoir du sourire

Le sourire constitue l’une des premières marques du lien social, dès notre naissance. Acte réflexe, marque de personnalité, compétence relationnelle, sont autant de dimensions qui donnent au sourire son caractère central dans notre développement individuel autant que dans nos rôles sociaux.

Sourire

Le sourire est un outil d’influence sur soi-même (mon cerveau perçoit quand je souris) et sur les autres. Le sourire est contagieux. Associé à la compétence, il accroît la crédibilité ; appuyé sur de la bienveillance, il crée de l’engagement, voire de la coopération et de l’entraide.

Le sourire est une des plus belles monnaies d’échange de l’humanité : avec un sourire on peut obtenir de l’aide, de la considération, une opportunité, déclencher une demande ou favoriser une rencontre.

Sourire, en particulier face aux difficultés, c’est se préparer et préparer les autres à agir, c’est affirmer sa confiance a priori dans les forces de chacun et dans la capacité de tous à recréer les conditions du sourire collectif. C’est faire acte d’espoir. C’est faire acte de confiance. C’est faire acte d’optimisme.

Philippe Gabilliet

Epuisement professionnel ou burnout

Quand l’investissement professionnel devient trop lourd à porter

Le burnout ou l’épuisement professionnel, initialement identifié parmi les personnels soignant et aidant, peut concerner toutes les professions qui demandent un engagement personnel intense. Les mesures de prévention doivent empêcher une aggravation de la santé des personnes déjà menacées d’épuisement et, parallèlement, prévenir l’apparition d’autres cas.

Fatigue

Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burnout, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique dans lesquelles la dimension de l’engagement est prédominante. Il se caractérise par 3 dimensions :

  • l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles,
  • la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre (les usagers, clients ou patients deviennent des objets), vision négative des autres et du travail,
  • le sentiment de non-accomplissement personnel au travail : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l’entourage, dépréciation de ses résultats, sentiment de gâchis…

De nombreuses professions demandent un investissement personnel et affectif important. Les salariés exerçant ces métiers peuvent être concernés par le risque de burnout quand ils en arrivent à ressentir un écart trop important entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier (portée par des valeurs et des règles) et la réalité du travail. Cette situation, qui les épuise et les vide « émotionnellement », les conduit à remettre en cause leur investissement initial.

Exemples d’exposition aux risques

L’exposition au risque de burnout peut concerner les professions d’aide, de soins, de l’enseignement… des professions où la relation à l’autre est au centre de l’activité et constitue un enjeu, parfois vital, pour les bénéficiaires de cette relation (les usagers, les patients, les clients, …). Toutefois le burnout peut également concerner d’autres secteurs d’activité susceptibles de mobiliser et d’engager les personnes sur des valeurs professionnelles très prégnantes.

Cas d’une infirmière hospitalière

« Ma profession d’infirmière, je l’ai choisie, je l’ai voulue… Mais aujourd’hui, j’ai l’impression d’être vidée. Je dois aller d’un lit à l’autre. J’ai l’impression de n’avoir jamais le temps de faire correctement mon travail. Je supporte de moins en moins les plaintes, les angoisses des patients. Je me dis qu’être infirmière n’est pas aussi valorisant, gratifiant que cela… »

Cette infirmière ne sait plus où elle en est. Elle doute d’elle-même : pourquoi, elle, autrefois si investie dans son travail, ne croit-elle plus en son métier ? Les contraintes particulières de son métier de soin et d’aide, non compensées par « autre chose » ont eu raison de son investissement initial. Le stress de la profession devient trop lourd à porter, et elle développe un syndrome du burnout.

Facteurs de risque

L’épuisement professionnel étant une conséquence du stress au travail, on retrouve parmi les causes du burnout des facteurs de stress. Différentes études ont spécifiquement permis de souligner le rôle des facteurs suivants :

  • Surcharge de travail, pression temporelle,
  • Faible contrôle sur son travail,
  • Faibles récompenses,
  • Manque d’équité,
  • Conflits de valeur, demandes contradictoires,
  • Manque de clarté dans les objectifs, les moyens.

L’effet de ces facteurs de risque peut se combiner, pour certaines professions de relations d’aide (infirmières, médecins, travailleurs sociaux, enseignants,…), à la charge émotionnelle inhérente à ces professions.

Accidents et effets sur la santé

Les manifestations de l’épuisement professionnel, plus ou moins aigues, peuvent être d’ordre :

  • émotionnel (sentiment de vide, d’impuissance, perte de confiance en soi, irritabilité, pessimisme, attitude « bureaucratique »…),
  • cognitif (difficulté de concentration, indécision, difficultés à faire des opérations simples, altération de la qualité du travail…),
  • physique (fatigue généralisée, maux de tête, de dos, tensions musculaires, troubles du sommeil,…)
  • interpersonnel et comportemental (repli, isolement, agressivité, impulsivité, baisse de l’empathie, conduites addictives…)
  • motivationnel et attitudinal (attitude négative envers le travail et les autres, désengagement,…)

La symptomatologie du burnout est de fait assez complexe, peu spécifique et peut évoluer vers la dépression ou l’anxiété.

Prévention

Pour prévenir l’apparition du phénomène d’épuisement professionnel, il est recommandé de veiller à ce que l’organisation du travail et les contraintes qu’elle génère ne surchargent pas les salariés et ne les mettent pas en porte-à-faux vis-à-vis des règles et des valeurs de leur métier. Il convient également de permettre le travail en équipe ou encore de favoriser le soutien social. Et de manière plus générale, il est recommandé de mettre en place une démarche de prévention collective des RPS (voir dossier Risques psychosociaux).

Repérer les situations de burnout

Au niveau individuel, l’employeur, l’encadrement, les acteurs de la prévention au sein de l’entreprise, le service de santé au travail doivent être vigilants à un ensemble de signaux pouvant laisser penser qu’un salarié est peut-être en situation de burnout :

  • Le salarié se plaint-il de manquer d’énergie pour accomplir son travail ?
  • Fait-il part de problèmes de concentration, de manque de disponibilité mentale au travail ?
  • Est-il facilement irritable ?
  • Dévalorise-t-il le travail qu’il accomplit, sa propre efficacité et ses compétences ?
  • Manifeste-t-il des signes de désinvestissement professionnel ?

Un changement dans l’attitude du salarié, un repli sur soi, un désengagement inhabituel sont autant de signaux qui doivent interpeller l’entourage professionnel.

Au niveau collectif, les indicateurs de dépistage des risques psychosociaux pourront être examinés.
Le repérage du burnout peut également se faire par questionnaires.

Mettre en place des mesures de prévention collective

Des mesures de prévention adaptées doivent être recherchées et mises en place. Elles ont pour objectif de faire diminuer les exigences professionnelles qui pèsent sur les salariés et d’augmenter les ressources à leur disposition.

Exemples de mesures de prévention collective de l’épuisement professionnel :

  • Veiller à ne pas surcharger certains postes ou certains salariés,
  • Favoriser le soutien social et éviter l’isolement : mise en place de groupes d’échanges sur les pratiques professionnelles, renforcement du travail en équipe (temps de travail réservé aux relèves de postes, espaces de partage d’expérience et d’échanges),
  • Améliorer le retour sur l’efficacité du travail, la reconnaissance du travail accompli,
  • Etre vigilant au traitement équitable des salariés,
  • Eviter les conflits éthiques autour de la qualité du travail, en partageant les objectifs et les manières de faire pour les atteindre.

Prendre en charge les personnes atteintes du burnout

Quand une ou plusieurs personnes sont victimes d’épuisement, l’encadrement peut leur proposer un entretien permettant de faire le point sur leurs difficultés. Les raisons de leur état en lien avec le travail doivent être recherchées. Elles peuvent parallèlement contacter le médecin du travail. Celui-ci estimera la nécessité d’une orientation vers une prise en charge spécialisée et appréciera l’opportunité d’un aménagement de poste ou d’une redéfinition des objectifs et des moyens à leur disposition. Le service de santé au travail peut également aider l’entreprise à repérer les facteurs de risques professionnels en lien avec les cas de burnout portés à sa connaissance.

Source et ressources : https://www.inrs.fr/risques/epuisement-burnout/ce-qu-il-faut-retenir.html

Le burn out parental

Le burn-out parental par Géraldine Maigret , psychologue spécialisée en neuropsychologie

source : NewsLetter de la psychométrie #22, du 6 novembre 2020

Un petit rappel historique s’impose pour mieux appréhender la situation actuelle des parents au XXIème siècle.

Des changements concernant la place de l’enfant au sein de la famille ainsi que des évolutions de la structure familiale et des rôles parentaux ont commencé à apparaitre à la fin des années 60. Cette période coïncide avec l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies, en 1959, de la Déclaration des Droits de l’Enfant où sont exposés 10 grands principes. Bien qu’à cette date il ne s’agisse que d’une déclaration de principe, d’ordre moral et non contraignante pour les états, elle est le signe d’une véritable reconnaissance des droits de l’enfant.

L’avènement de l’autorité parentale conjointe, en 1970, est une autre date marquante dans la nouvelle structuration de la famille. Jusqu’alors, cette autorité était exercée uniquement par le père.

Il faudra attendre les bouleversements de Mai 68 et la prise de parole des psychanalystes et des pédagogues pour voir le paysage social et familial évoluer davantage. Cette époque sera marquée par un profond remaniement des valeurs traditionnelles, avec une place nouvelle accordées aux femmes dans la société (accès à la contraception efficace, loi Veil janvier 1975, loi sur le divorce en 1975…).
Tous ces bouleversements de la société ainsi que l’amélioration des conditions de vie vont contribuer à réduire le nombre d’enfants au sein de la famille. « Avoir un enfant » devient un choix lucide et réfléchi pour le plus grand nombre, un bien précieux tant au niveau familial qu’au niveau social.

Mais les dernières décennies ont mis à mal les parents, notamment par le biais de la multiplication des réseaux sociaux qui publient massivement des images de « parents idéaux, admirables et accomplis » et qui prônent des climats de bienveillance et de pédagogie positive. Comme mentionné par Moïra Mikolajczak, professeure de psychologie à l’Université de Louvain-la-Neuve :”il faut arrêter de poster des photos parfaites car elles peuvent créer des situations de stress pour les autres parents”.

En lien avec la situation extraordinaire de confinement que nous venons de vivre, la notion de burn-out parental et les études scientifiques qui y sont liées ont inondé les médias et les réseaux sociaux. Et tant mieux !

La reconnaissance de l’existence de ce trouble, touchant de plus en plus de parents, est principalement due aux travaux de recherche colossaux réalisés par Isabelle Roskam et collaborateurs de l’Université de Louvain-la-Neuve. Selon les chiffres des chercheuses, la prévalence du burn-out parental serait de 5% et les personnes présentant un risque élevé de développer des symptômes caractéristiques du burn-out parental représenteraient 8% de la population générale.

Qu’est-ce que le burn-out parental ?

Il s’agit tout d’abord d’un trouble appartenant à la catégorie des pathologies liées au stress.

La présence d’un stress chronique va progressivement déséquilibrer la balance entre les « stresseurs » (facteurs de risque) que rencontrent les parents et les « ressources » (facteurs de protection) sur lesquelles ils peuvent s’appuyer. Dans la majorité des cas, le stress des parents est compensé par des moments agréables et positifs de parentalité.

Méthode Balance  Risques/Ressources appliquée à la parentalité.

Mikolajczak, M., & Roskam, I. (2018). A Theoretical and Clinical Framework for Parental Burnout: The Balance Between Risks and Resources (BR2). Frontiers in Psychology, 9. doi: 10.3389/fpsyg.2018.00886 

Les symptômes primaires et les outils

Le Parental Burnout Assessment (PBA) comporte 23 items organisés en 4 dimensions (Roskam, Brianda, & Mikolajczak, 2018), représentant les 4 symptômes cardinaux  du burn-out parental :

1.    L’épuisement émotionnel en lien avec la parentalité.
2.    La distanciation émotionnelle du parent envers son/ses enfant(s).
3.    La saturation et la perte de plaisir liées au rôle de parent.
4.    Le contraste entre le « parent d’avant » et « le parent d’aujourd’hui ».

Le diagnostic différentiel est essentiel pour accompagner au mieux les parents, afin de distinguer le burn-out parental d’un burn-out professionnel, d’une dépression et du trouble anxieux généralisé.

Quelques grandes étapes de la prise en charge :

Reconnaître la souffrance et la nommer constitue déjà une avancée significative pour ces parents qui, la plupart du temps, ne partagent pas leur expérience douloureuse avec leurs pairs par crainte d’être jugés.

Le professionnel travaille dans un premier temps sur l’identification des risques principaux (agents stresseurs) rencontrés par le patient et des ressources dont il dispose. Pour mener cette exploration, il peut s’appuyer sur le modèle BR2 © (modèle de la balance des risques et des ressources), à partir d’un questionnaire spécifique.

Il accompagne les parents (individuellement ou en couple) afin qu’ils puissent identifier de manière constructive les sources de stress dans leur environnement et les aide à mettre en place des stratégies visant à les diminuer et/ou à mieux les gérer.
Les ressources disponibles sont, quant à elles, valorisées et le professionnel aide les parents à les déployer et les enrichir, en tenant compte de leurs besoins spécifiques et de leurs capacités, l’objectif étant de rééquilibrer la balance Ressources / Stresseurs pour les amener à éprouver à nouveau du plaisir dans leur parentalité.

“Chaque burnout parental a son histoire. Il n’existe pas de profil type du parent en burn-out. L’épuisement guette tout parent qui accumulerait un trop grand nombre de risques sans compenser par des ressources.”

Isabelle Roskam, Moïra Mikolajczak, Le burn-out parental, 2018, De Boeck supérieur (Carrefour des psychothérapies).

Vos enfants ne sont pas vos enfants

Parlez-nous des enfants

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des enfants.

Et il dit :

Vos enfants ne sont pas vos enfants.

Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,

Ils viennent à travers vous mais non de vous.

Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,

Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.

Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.

Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
comme des flèches vivantes, sont projetés.

L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini,
et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.

Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ;

Car de même qu’Il aime la flèche qui vole,
Il aime l’arc qui est stable.

Livre Le Prophète

Khalil Gibran – Des Enfants
Extrait du recueil Le Prophète
Littérature arabe, poésie en prose

La technique respiratoire du bourdon

Bhramari pranayama, la technique respiratoire du bourdon, une technique simple et efficace, aux confins du yoga et de la pleine conscience :

Volontiers en posture assise, dos libre de tout contact, tête droite.
Il est possible d’initier la pratique par une «lecture du corps» (ou «scan corporel»).

Les index bouchent les oreilles, sans entrer dans les conduits auditifs.
La bouche reste fermée, mâchoire inférieure relâchée.

Inspiration par le nez, expiration en soutenant la prononciation continue d’un «Mmmmm…», initié au niveau de la gorge, orienté vers le crâne.

Assis, dos redressé. Oreilles bouchées par indexDessin original de Laelia GAUTIER

Continuer ainsi sur 12 respirations, avant de réaliser une pause de totalisation silencieuse, attentif aux sensations au niveau de la tête.

Plusieurs études scientifiques ont prouvé l’efficacité de Bhramari pranayama :

Son influence sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque a été évaluée lors d’une étude menée en 2010 par le Dr Tapas Pramanik (Département de physiologie, Nepal Medical College, Jorpati, Kathmandou). Lors de cette exploration, ces deux paramètres ont été mesurés sur un groupe de 50 volontaires en bonne santé. Les participants ont ensuite effectué pendant 5 minutes Bhramari pranayama, dans un endroit frais et bien aéré.

Puis les mêmes constantes ont été de nouveau mesurées. Les résultats enregistrés montrent une diminution significative de la pression artérielle (diastolique et systolique) ainsi qu’une légère baisse de la fréquence cardiaque. Ceci après seulement cinq minutes.

Interrogés sur leur sentiment après cet exercice, la plupart des participants témoignent d’un calme d’esprit, d’une sensation de bien-être. Ceci est confirmé par de très nombreuses études médicales démontrant le lien entre modes de respiration et états émotionnels. Les pranayamas permettent de réduire les niveaux d’anxiété par une augmentation de l’activité parasympathique dans le système nerveux autonome.

L’état de détente attentive instaurée par une technique méditative est caractérisé par la présence de l’activité alpha dans le cerveau (activité électrique de 7,7 à 12,5 Hz). Lors d’une méditation profonde, la fréquence peut baisser encore davantage.

Cependant, des études ont démontré que dans certaines situations, des pratiquants expérimentés peuvent générer une activité d’une amplitude rare, dans une plage de gamma (de 32 à 100 Hz par seconde).

Or, dans une autre étude sur bhramari pranayama, publiée en 2009 dans la revue Consciousness and Cognition (EEG paroxysmal gamma waves during Bhramari Pranayama: a yoga breathing technique), l’activité du cerveau pendant le bourdonnement a été mesurée. Les résultats ont démontré que, même chez les débutants, il y a présence d’ondes gamma.

Le bourdonnement a également une répercussion sur les sinus. D’après le Professeur Pär Stjärne (médecin chef de clinique, oto-rhino-laryngologiste à l’institut Karolinska en Suède), le fait de produire ce son permet de libérer des sinus, du monoxyde de carbone qui y est produit.

Ce gaz pénètre ensuite dans les poumons lors de la prochaine inspiration ; il aide à dilater les alvéoles, à augmenter l’absorption d’oxygène et contribue à protéger les poumons des infections.

Le bourdonnement soulage aussi les acouphènes. C’est ce qu’a démontré Sidheshwar Pandey, médecin indien, spécialiste de l’audition. Même les personnes présentant de sévères acouphènes peuvent pratiquer cette respiration.

Pratiquer bhramari pranayama permet une amélioration des résultats scolaires

Une étude menée en Inde et rapportée en 2012 a évalué l’effet de bhramari pranayama sur la quantité et la qualité de l’apprentissage atteint chez un sujet après une période d’instruction. Il s’agissait de savoir si bhramari pranayama pouvait avoir une incidence positive sur le rendement scolaire en mathématiques, en sciences et en études sociales.

D’autres études déjà avaient démontrés comment le stress, l’angoisse et la manque de concentration interfèrent et altèrent le processus de mémorisation et comment bhramari pranayama permet d’en réduire les effets en procurant du calme et en augmentant la consommation d’oxygène dans le cerveau (Effects of Bhramari Pranayama on health – A systematic review)

Durant 7 jours, 65 élèves de 14 à 15 ans, en difficultés scolaires, se sont prêtés à cette expérience. Les résultats révèlent que le groupe d’adolescents souffrant de déficit d’attention a nettement amélioré sa performance ainsi que sa vigilance suite à la pratique de bhramari pranayama.

Texte tiré en partie de https://blog.green-yoga.fr/brahmari-pranayama-technique-bourdon/

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