Parades contre crises d’angoisse (infographie)
S’il est important de développer des compétences psychologiques pour accepter avec davantage de recul les émotions, sensation et pensées douloureuses, ceci par exemple avec des techniques d’entraînement de l’esprit spécifiques développées en thérapie ACT, il peut être utile, en situation d’urgence, d’avoir des alternatives :
Jouer du piano contre la dépression
Les participants ont appris des œuvres classiques, de Bach à Verdi
C’est une étude qui donne des arguments aux musicothérapeutes. Les chercheurs de l’université de Bath ont publié des résultats édifiants le 22 novembre dernier, repris par nos confrères britanniques de Classic fm. Ils voulaient évaluer « l’impact d’un apprentissage musical court sur les capacités cognitives ».
Les chercheurs ont donc constitué 3 groupes de 31 adultes : pendant 11 semaines et à raison d’une heure hebdomadaire, le premier groupe a pris des leçons de piano, le deuxième a écouté de la musique et le troisième groupe a passé cette heure à lire ou étudier. Le groupe 1 a appris des œuvres classiques, comme l’Aria in F de Bach ou La Donna è mobile de Verdi. Et au bout des 11 semaines, les chercheurs ont constaté que la santé mentale – évaluée par le Depression anxiety stress scale (DASS-21) – de ce groupe s’était nettement améliorée par rapport aux autres participants.
Ainsi, la pratique du piano, et de la musique en général, pourrait aider les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété chronique, suggèrent les chercheurs
Source : le
Les dimensions d’un deuil (C. Fauré)
Le public interroge le psychiatre Christophe Fauré sur les notions de deuil. Produit par Stéphane Allix et Sébastien Lilli
Perdre un proche… nous sommes toutes et tous appelés à vivre ce moment. Le deuil correspond à un processus dont il est important de connaître les clefs afin de traverser cette souffrance du mieux possible.
Le cœur du travail du Dr Christophe Fauré se fonde sur la conviction que chacun d’entre nous porte en lui d’insoupçonnables ressources pour se libérer de l’étau de la peine et parvenir à l’apaisement.
Comment vivre le deuil ?
Peut-on s’y préparer ?
Comment décrypter les expériences attendues ou extraordinaires qui y sont associées ?
Réflexions ou ruminations ?
La différence entre Ruminations et Réflexions
Émotions et apprentissages
Le rôle des émotions dans les apprentissages
Interview de Vincent Delourmel, mnémoniste, en «one shot», 24 octobre 2022
Citations :
- Courbe de Yerkes & Dodson (1908)
- Courbe de l’éveil, Hebb (1972)
- Le flux (flow), M. Csíkszentmihályi (1975)
- Résignation apprise, M. Seligman (1975)
- Zone Proximale de Développement – ZPD – Lev Vygotski (1997)
- Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC)
- Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT)
Émotions négatives ?
Chaque émotion a une signification. Il est fréquent toutefois de tenter de la “gérer”, voire “juguler”, ce qui provoque un effet paradoxal d’augmentation de la souffrance, devant notre incapacité à contrôler cette expérience intérieure, comme on peut contrôler certaines expériences extérieures…
Une émotion signifie quelque chose, elle peut être désagréable, voire douloureuse, mais non dangereuse…
Il arrive qu’une réaction émotionnelle ait été adaptée à un moment dans un ancien contexte qui n’est plus d’actualité.
La difficulté peut venir alors d’un effet de surgénéralisation, qui provoque une sorte de surapprentissage par l’évitement des situations ressemblant à l’expérience initiale.
Par exemple, s’il a pu être justifié et adapté d’avoir peur, enfant, du chien agressif d’un voisin, cette peur peut se généraliser en celle de tous les chiens y ressemblant, puis tous les chiens de même taille, puis tous les chiens, chiots, voire des vidéos ou photographies représentant un chien…
La compréhension de ce phénomène ne suffit toutefois pas au changement, puisque ce n’est pas rationnel mais d’abord émotionnel.
La «première vague» de la Thérapie Comportementale a été, dans les années 50, une approche efficiente pour dépasser ces difficultés. Elle s’appuyait sur le phénomène d’habituation, c’est-à-dire la diminution de la réaction émotionnelle par l’exposition progressive et répétée des stimuli qui la provoquent.
Depuis les années 60-70 aux États-Unis, la «deuxième vague» et l’ajout de la Thérapie Cognitive visant les croyances, distorsions et pensées automatiques néfastes, est privilégiée.
Elle est associée à l’approche comportementale : c’est la naissance de la Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC).
Depuis les années 90 (aux États-Unis, plus récemment en Europe), la «vague émotionnelle» que nous utilisons, avec la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT), nous permet un changement de paradigme et de rapport aux émotions douloureuses.
Il ne s’agit pas tant de changer nos expériences intérieures (par ex. les pensées dysfonctionnelles), que de modifier notre rapport à ces dernières, d’accepter avec plus de sérénité et distance nos pensées, émotions et sensations douloureuses (défusion), en agissant vers ce qui est important pour nous, nos valeurs.
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Matrice ACT : une présentation didactique de la thérapie
Présentation, par le Dr. Axel BOURCIER, de la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement – ACT – que nous proposons
La souffrance, les évitements expérientiels, l’acceptation active, les actions engagées vers les valeurs
La flexibilité psychologique : comment l’amour transforme la souffrance
Steven HAYES, à l’origine de la thérapie d’Acceptation et d’Engagement – ACT – nous confie, en février 2016, ses expériences de troubles paniques et les promesses qu’il s’est faites.
La flexibilité psychologique : comment l’amour fait de la douleur une raison d’être | Steven Hayes
Le “cerveau reptilien”, un concept fiable ?
Le « cerveau reptilien » : un concept censé expliquer nos comportements primitifs ?
La notion de cerveau reptilien s’inscrit dans la théorie du « cerveau triunique », aujourd’hui invalidée.
Le « cerveau reptilien » est un concept censé expliquer nos comportements primitifs – des besoins les plus élémentaires comme s’alimenter ou se reproduire jusqu’à nos pulsions les plus violentes. Il n’est pas rare de voir le terme utilisé dans les ouvrages de développement personnel, par des publicitaires se targuant de cibler la part reptilienne de notre cerveau pour vendre leurs produits, ou encore par de pseudo-thérapeutes qui souhaitent nous aider à apprivoiser le « crocodile en nous ».
La notion de cerveau reptilien s’inscrit plus largement dans la théorie du « cerveau triunique » développé par le neurobiologiste Paul MacLean dans les années 1960.
Cette théorie générale de l’organisation du cerveau rapporte à une part archaïque de notre héritage évolutif un ensemble d’attitudes « primaires », par exemple l’instinct sexuel, l’instinct de survie, l’agressivité…
Plus précisément, le cerveau humain tel qu’il est aujourd’hui serait, selon cette théorie, composé de trois « couches ». Chacune se serait développée à des moments différents, et correspondrait à une étape de l’évolution de l’espèce humaine. Chacune contrôlerait un aspect spécifique de nos comportements. La plus ancienne de ces structures correspondrait ainsi à un cerveau hérité d’ancêtres reptiliens, siège des comportements primaires, tandis que les deux autres, développés plus récemment, seraient dédiées d’une part aux émotions et d’autre part à la cognition.
Bien que la théorie ait rapidement été considérée comme erronée par la communauté scientifique, elle n’en a pas moins connu une grande popularité auprès du public, qui persiste encore à ce jour.
Les limites d’un modèle très populaire
Si le modèle développé par Paul MacLean et le concept de « cerveau reptilien » ont connu une telle popularité, c’est peut-être parce qu’il permet d’expliquer simplement des comportements humains jugés complexes et qu’il permet de compléter les théories freudiennes développées et devenues également populaires au cours du XXe siècle.
La théorie de MacLean a d’ailleurs longtemps été considérée comme valide par une partie de la communauté médicale, jusqu’à la fin des années 1980.
Cependant, plusieurs aspects problématiques avaient été très vite pointés du doigt, en particulier du point de vue de la biologie de l’évolution et des neurosciences.
Tout d’abord, il est incorrect de dire que le cerveau a évolué par étapes successives, avec ajout de nouvelles « couches » plus complexes, au cours du temps.
Au contraire, les différents groupes de vertébrés ont divergé les uns des autres à des moments différents des temps géologiques. Il n’y a donc pas de fondement à l’idée selon laquelle l’évolution des vertébrés a consisté à superposer des structures cérébrales plus récentes sur des structures cérébrales plus anciennes, pour rendre compte de l’émergence d’une cognition complexe.
Le cerveau humain n’est pas constitué de structures complexes superposées à un « cerveau de reptile » au fonctionnement moins complexe : il se compose plutôt de structures homologues à celles des autres vertébrés, mais différentes par leurs tailles relatives et par certains aspects de leur organisation.
Par ailleurs, il n’existe pas de circuits purement émotionnels ou purement cognitifs dans le cerveau.
Les connaissances acquises dans le domaine de la neurologie et de la neurobiologie permettent au contraire de dire que les fonctions cérébrales dépendent de réseaux interdépendants et non pas de structures cérébrales distinctes, qui fonctionnent de façon isolée les unes des autres.
Aussi, si la théorie du cerveau reptilien est bien erronée, il n’en est pas moins important de poursuivre les recherches scientifiques pour mieux comprendre comment les différentes régions du cerveau sont connectées et pour étudier leurs dysfonctionnements. A terme, cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives diagnostiques et thérapeutiques dans le domaine de la psychiatrie, pour des patients atteints de pathologies variées, de la dépression à la schizophrénie.
Pour aller plus loin : Lire l’ouvrage de Sébastien Lemerle, « Le cerveau reptilien, sur la popularité d’une erreur scientifique » (CNRS éditions, 2020).
Source : https://presse.inserm.fr/le-cerveau-reptilien-siege-de-nos-comportements-primitifs-vraiment/
Texte rédigé avec le soutien de Philippe Vernier, directeur de recherche CNRS, directeur de l’Institut des Sciences du Vivant Frédéric Joliot (CEA) et Xavier Leinekugel, chercheur Inserm, Laboratoire U1249