
Bonjour à toutes et à tous,
Nous y sommes. La dernière ligne droite de l’année. Les lumières scintillent dans les rues de Dinan, les agendas se remplissent, et une musique de fond semble nous répéter que c’est « la période la plus merveilleuse de l’année ».
Pourtant, dans mon cabinet de psychologie, j’entends souvent une autre musique. Celle de la pression. Pression d’être heureux sur commande, pression de réunir des familles parfois compliquées, pression du bilan de l’année écoulée, ou encore le pincement au cœur de la solitude qui résonne plus fort en décembre.
En tant que psychologue spécialisée en Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) et en Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (ACT), je voulais vous offrir un message un peu différent pour cette fin d’année. Un message qui, je l’espère, vous permettra de respirer un peu mieux.
1. Le droit à l’émotion « mixte » (L’approche ACT)
L’ACT nous enseigne que lutter contre nos émotions est souvent plus douloureux que l’émotion elle-même. Si cette période vous rend à la fois joyeux ET nostalgique, stressé ET excité, triste ET reconnaissant : c’est normal.
Vous n’avez pas à choisir. Vous n’avez pas à « réparer » votre tristesse pour avoir le droit de manger de la bûche. Cette année, essayez d’accueillir tout le spectre de vos ressentis, comme des invités à votre table. Certains sont plus bruyants que d’autres, mais il y a de la place pour tout le monde. C’est cela, la véritable acceptation.
2. Assouplir les « Il faut que… » (L’approche TCC)
La TCC nous invite à examiner nos pensées automatiques. En décembre, elles ressemblent souvent à ça :
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« Il faut que (le repas soit parfait). »
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« Je dois absolument (être de bonne humeur pour les enfants). »
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« Si je suis seul(e) à Noël, c’est que j’ai raté quelque chose. »
Ces pensées rigides sont des pièges. Essayez de les remplacer par des pensées plus flexibles : « J’aimerais que le repas soit bon, mais s’il est juste correct, ce sera bien aussi », ou « Je peux ressentir de la fatigue tout en profitant de ma famille ».
3. Des valeurs plutôt que des résolutions
Bientôt viendra le temps des fameuses « bonnes résolutions », souvent intenables et culpabilisantes dès le 15 janvier.
Plutôt que de vous fixer des objectifs rigides pour l’année prochaine (qui sont souvent des moyens de contrôle), je vous invite à réfléchir à vos valeurs.
Qu’est-ce qui est important, au fond de votre cœur ? Est-ce la connexion aux autres ? La créativité ? Le soin de votre santé ? La nature ?
Au lieu de dire « Je dois perdre 10kg en janvier », une approche basée sur les valeurs dirait : « En 2026, je souhaite honorer mon corps avec bienveillance car ma santé est importante pour moi ». La direction compte plus que la destination.
Mon vœu pour vous
Depuis mon cabinet près de Dinan, je vous souhaite une fin d’année sous le signe de la douceur envers vous-même.
Je vous souhaite de trouver de petits moments de présence, une respiration consciente en regardant les décorations, une marche revigorante le long de la Rance, ou un moment de connexion authentique, même imparfait, avec un proche.
Prenez soin de vous, exactement là où vous êtes.
Chaleureusement,
Pascal GAUTIER
Psychologue (ACT & TCC)
